La réalité virtuelle au service du dépistage de la maladie d'Alzheimer
Plongé en réalité virtuelle dans la peau d'un marin à bord de son navire. Les données permettent d'aider la recherche sur la maladie d'Alzheimer.
Diriger un bateau dans un labyrinthe, ajuster le tir d'une fusée de détresse... Autant d'épreuves ludiques que les joueurs doivent surmonter dans "Sea Hero Quest VR", un jeu en réalité virtuelle qui devrait aider au dépistage de la maladie d'Alzheimer, téléchargeable gratuitement depuis le 29 août 2017.
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.glitchers.catchhero&hl=fr
Une série d'épreuves basées sur la mémoire et le sens de l'orientation
En mettant l'utilisateur dans la peau d'un marin à la barre de son navire, "Sea Hero Quest" cherche à stimuler son cerveau à travers une série d'épreuves basées sur la mémoire et le sens de l'orientation, tout en cherchant à détecter si des premiers symptômes de la maladie sont présents. Sorti d'abord en version mobile en 2016, le jeu développé en partenariat avec des chercheurs a déjà totalisé près de trois millions de téléchargements dans 193 pays sur les plates-formes IOS et Android. "Cela nous fournit une gigantesque quantité de données", a expliqué à l'AFP le docteur David Reynolds, directeur scientifique au centre de recherche Alzheimer's Research UK. Toutes les données de jeu de l'utilisateur sont ensuite transmises de manière anonyme aux créateurs du jeu. "Elles nous permettent de mieux comprendre comment se déplacent les hommes et les femmes qui jouent à ce jeu."
D'après l'opérateur allemand Deutsche Telekom, à l'origine du projet, deux minutes de jeu fournissent aux chercheurs l'équivalent de cinq heures de données exploitables. "Le jeu fait appel à différentes parties du cerveau, qui sont diversement affectées par la maladie d'Alzheimer. Donc cela nous permet de lier l'activité du joueur avec ce qui se passe dans son cerveau", a observé David Reynolds.
Avec sa version en réalité virtuelle, où le joueur se déplace par un simple mouvement des yeux, les développeurs espèrent en apprendre plus. "Avec cette technologie, on peut facilement voir si les gens sont perdus, comment ils se comportent dans ce genre de situation", a expliqué Lauren Presser, l'une des conceptrices du jeu. Selon le professeur Reynolds, le simple fait de jouer peut même s'avérer bénéfique chez certains patients, car "garder son cerveau actif permet de réduire les risques liés aux premiers signes de démence, et de ralentir sa progression." Pour les patients atteints de la pathologie à un stade léger, les chercheurs de l'Université de Nice Sophia-Antipolis et l'Association Innovation Alzheimer ont créé en 2016 un serious game plongeant le joueur dans un sous-marin et lui permettant d'améliorer ses activités physiques, motrices et cognitives.